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Alerte : Université de Douala, l’insalubrité domine le paysage

On ne se croirait pas dans le « temple du savoir » (comme on aime bien appeler nos universités). On dirait plutôt l’un des quartiers reculés de la ville dans lesquels sévit la pollution. Je me souvient d’avoir écrit un article sur la saleté en Afrique, notamment au Cameroun.

Plaque "opération Campus propre à l'université de Douala"
Plaque « opération Campus propre à l’université de Douala »

Dans cet article, je le spécifiais que l’on  ne fait plus la différence entre les instruis et non instruis, entre les grands et les petits, entre les parents et les enfants. En dehors de quelques endroits qui ont l’allure propre (D’ailleurs surprenant car la saleté a épousé nos  mœurs), on peut dire que les Camerounais ne savent pas entretenir leurs milieux publics. Ça peut choquer mais c’est vrai.

Voici donc l’Université de Douala.

Déjà connue pour le désordre permanent et la mauvaise gestion académique et administrative. Il se rajoute à ce CV dérisoire un attribut très fort lié à l’insalubrité. Je me pose des questions auxquelles il n’est certainement pas difficile de répondre :

-Le titre d’étudiant ne suppose t’il pas qu’on a eu un Bacc et qu’on a eu à suivre des cours d’hygiène, de morale et d’éducation à la citoyenneté depuis au moins 12 ans ?

-Où est le service d’hygiène de l’université de Douala ?

– Que fait l’administration avec les fonds alloués au service de propreté sur le campus ?

– Comment peut-on rester inerte en voyant une telle institution dans cet état ?

En effet, pour tout vous dire, l’Université de Douala a le problème des institutions publiques Camerounaises, celui du « laxisme », du « je m’en foutisme ». Cette situation dans laquelle chacun dit : « c’est ma maison ? On ne paye pas les gens pour nettoyer ça ? ».  Tandis que ceux qui sont sensés payer ou veiller à la propreté sont trop occupés à se remplir les poches en se disant : «De toute façon, ça fait quoi à qui ? Est qu’on contrôle même tellement ça ? ». Voilà comment la pollution fait prolifération dans le campus.

Pourtant il y a réellement une Direction des Infrastructures, de la Planification et du Développement (DIPD).   On peut bien se demander quel est son rôle ? Des herbes sur le campus, des mini lacs, des milliers des papiers, de déchets plastiques, organiques et d’autres en tout genre. Il y’en a de tout genre lorsque vous vous y baladez. Pire encore, dans les salles de classe on se croirait sur la rue d’un bidonville, comme si les saletés avaient été téléportées de là.  Mon œil !!! C’est plutôt une migration oui orchestrée par ces pauvres inciviques étudiants qui ont la maladie  de la mentalité laxiste Camerounaise. A qui cela profite ? Quand on sait que les salles de classes débordent déjà d’effectif, que les étudiants suivent leurs cours dans la promiscuité. Peut-on vraiment s’attendre à un rendement dans ces conditions ?

Toutefois, chose étonnante, en vous baladant sur le campus, vous trouverez des plaques sur  lesquelles il est marqué « Opération Campus propre » ou encore   « Les ordures dans les bacs à ordures ». « Mais laissez-moi rire (lol) ! … elles sont veilles ces plaques et entourées parfois d’herbes datant. De plus, sur le campus, c’est à peine si on trouve encore des bacs à ordures, et les rares que l’on peut trouver débordent excessivement d’ordures. Qui va les vider ? Le service d’hygiène le fera quand ses responsables y  penseront.  En attendant « Moi étudiant… Je m’efforce tant bien que mal de suivre l’instruction notée sur la plaque de l’image ci dessous. »

Plaque indiquant "Les ordures dans les bacs à ordures". Université de Douala
Plaque indiquant « Les ordures dans les bacs à ordures ». Université de Douala
Bac à ordure d'hysacam à l'université de Douala
Bac à ordure d’hysacam à l’université de Douala

 


Une journée inoubliable à Nairobi au Kenya

Un séjour improvisé

Le dimanche 27 novembre restera surement une journée marquante inoubliable de ma vie.

Alors que je rentrais de Madagascar où j’étais pour la rencontre Mondoblog saison 5, nous avons fait escale au Kenya . Quittés d’Antananarivo à 01h40 le Samedi 28 novembre, nous sommes arrivés à Nairobi  à 06h et notre prochain vol était prévu pour 07h35. C’est vers 09h30 alors que nous attendions impatiemment et totalement désaxés que nous recevons une information disant que notre vol est reporté pour lendemain.

A cet effet, la compagnie a décidé de nous prendre en charge en attendant le lendemain. Nous étions plusieurs Camerounais qui allaient à Douala, mais aussi quelques étrangers qui s’y rendaient. Après les procédures, nous avons tous obtenu un visa de transit valable pour un jour.

Puis nous avons été dirigé vers l’hôtel qui allait nous loger. Wouaahh!!!  « Le méridien » un 4 étoiles .c’est le luxe que tu voulais voir?

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Sur le chemin de l’hôtel, je regardais la ville de Nairobi et j’étais séduit. je me disais une seule chose: « Dès que j’arrive, je dépose mes bagages et je sors ». je vais profiter de ce désagrément pour m’épanouir et découvrir ce pays, du moins , cette ville.

Après avoir pris le repas de midi à l’hôtel , c’est à 16h que commence mon safari. Des moments que j’ai bien voulu partager. J’étais accompagné de Nelly une jeune burundaise résidant au Cameroun que je connaissais au pays, elle y était déjà venu bien qu’elle ne se rappelait plus. Bref nous voilà partis , regardez les photos…

Statut de Jomo Kenyatta père de la Nation kenyanne
Statut de Jomo Kenyatta père de la Nation kenyanne
Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya

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Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya
Visite de Nairobi - Kenya
Visite de Nairobi – Kenya
Nairobi -Kenya
Nairobi -Kenya
Visite de Nairobi - Kenya
Visite de Nairobi – Kenya

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Visite de Nairobi - Kenya
Visite de Nairobi – Kenya
Visite de Nairobi - Kenya
Visite de Nairobi – Kenya
Visite de Nairobi - Kenya
Visite de Nairobi – Kenya
Hôtel hilton Nairobi
Hôtel hilton Nairobi
Hotel hilton Nairobi
Hôtel hilton Nairobi

Ma visite ne fut pas très longue, juste trois heures, mais qui seront mémorables et agréables. Ce fut une belle expérience et de l’euphorie ressentie lorsque je visitais Nairobi. Une ville qui est d’ailleurs très belle. J’espère bien y revenir. Toutefois j’ai aussi été marqué par l’immensité de l’aéroport et la vigueur appliqué dans le contrôle des personnes et véhicules pénétrant dans la zone aéroportuaire.

controle des véhicules et personnes à l'entrée de la zone aéroportuaire de Nairobi
contrôle des véhicules et personnes à l’entrée de la zone aéroportuaire de Nairobi
controle des véhicules et personnes à l'entrée de la zone aéroportuaire de Nairobi
contrôle des véhicules et personnes à l’entrée de la zone aéroportuaire de Nairobi

« A la prochaine fois Nairobi, ce fut très épanouissant de te découvrir »

 


Quitter son pays pour la première fois

La culture du voyage vers l’extérieur du pays n’est pas courante chez la plupart des Africains.

Je le précisais il y a quelques temps dans mon article « Comment faire son passeport à Yaoundé « . Cela n’est bien-sur pas volontaire en général (faute de moyens), mais, il peut arriver que l’on ait l’occasion de sortir au moins une fois de son pays . C’est mon cas et j’espère que ça se répétera.  Je viens de faire mon premier voyage en direction de l’île de Madagascar. Ce voyage s’inscrit dans le cadre de la formation Mondoblog Saison 5 organisée par L’atelier des médias de RFI. Cette année, je suis compté parmi les jeunes blogueurs lauréats, venus de plusieurs pays francophones

Je vais raconter dans une série d’articles mon expérience vécue durant ce voyage. Le premier épisode parle de ce que l’on peut éprouver, et de la façon dont on peut  se sentir. Du moins je vais dire ce que j’ai ressenti.

Avant le voyage

Mon vol devait partir à 10H25 par la compagnie Kenya Airways. Figurez-vous qu’à 07h j’étais déjà là tout patient et attentif, mais surtout excité de  vivre les prochaines heures.  J’étais avec ma consœur Christine Djafa, une autre blogueuse Camerounaise sélectionnée pour la saison 5 de Mondoblog. De l’emballage des bagages,  nous avons été dirigés vers l’agence Kenya airways. C’est vers 09h que ceux-ci nous reçoivent pour l’enregistrement des bagages et la procuration du billet d’avion. Nous sommes ensuite dirigés vers le pavillon A21 de la salle d’embarquement. Sur le parcours long et bordé de contrôles entre police et service de l’aéroport, j’avoue qu’en marchant dans les couloirs qui dirigent vers la salle d’embarquement, j’étais dans l’euphorie et je n’hésitais pas à me filmer et à tout  filmer. C’est un peu villageois mais c’est ma première fois donc…

Selfie dans le couloir desalle d'embarquement à l'aéroport de Douala
Selfie dans le couloir de la salle d’embarquement à l’aéroport de Douala

Une annonce est faite plu tard signalant que notre vol prévu pour 10h25 est renvoyé à 12h. Cela va me faire encore attendre, de plus je n’ai  rien mis sous la dent depuis le matin. Je suis impatient mais obligé de m’y faire. C’est vers 11h30 que nous allons passer par le dernier contrôle avant d’embarquer dans l’avion. La première escale est prévue d’abord à l’aéroport de Yaoundé et la seconde pour l’aéroport de Nairobi au Kenya. Le voyage va être long.

Dans l’avion, le vol…

Je suis assis près d’une tanzanienne avec qui je n’hésiterai  à échanger. Elle est coach de l’équipe « Nationale » de football féminin de Tanzanie et est au Cameroun pour la CAN (coupe d’Afrique des nations, qui est entrain d’avoir lieu au Cameroun. ce, depuis samedi 19Novembre, jour de mon depart pour Madagascar). Elle descendra  à Yaoundé.

Je m’étais préparé pour le froid (Pull-over et écharpe) car on m’a dit qu’il fait froid dans l’avion (chose que je ne supporte pas). J’avais lu un article de la blogueuse Elodie Nonga sur son blog « les marches d’élodie » dans  lequel elle racontait son premier voyage au Ghana . Elle précisait que le décollage  est un moment tourmentant.  J’avais un peu la flemme.

Lorsque notre avion a engagé son départ sur la piste, je me prédisposais, ceinture bien attachée pour le décollage. Et au moment du décollage, ouf !! J’ai eu cette sensation forte de vertiges et secouements, puis l’avion s’est stabilisé. Mais je me sentais mal à chaque virage et décollage durant le « trajet » Douala-Nairobi. « Malaise » par la suite, que j ai pu gérer durant le dernier trajet « Nairobi-Madagascar ».  je m’étais déjà adapté donc je n’ai plus été autant secoué .

Durant le voyage

Je prenais le temps d’apprécier le paysage, faire des photos,  la plupart du temps ma tête était orientée vers  la fenêtre. C’est très beau de voir les nuages de si proche, de voir la terre de si haut.  Je comprends pourquoi les hommes disent qu’ils veulent  « Aller au ciel ». J’ai beaucoup discuté avec  Christine, même comme parfois nous étions concentrés sur nos appareils de musique ou sur les télévisions en face de nos  sièges. Nous nous sommes même endormis pendant un long moment, pris de fatigue. J’ai aussi apprécié la nourriture servie  lorsque nous quittions le Cameroun pour le Kenya. C’était petit (Vu que j’avais très faim), mais très bon. Par contre le menu proposé du trajet du  Kenya à Madagascar n’était pas aussi appétissant. Pour moi hein…

Arrivés à l’aéroport de Nairobi, Christine et moi avons fait quelques visites. Grâce à Dr Keny, un Rwandais que Christine a rencontré dans l’avion, nous n’avons pas eu du mal à nous retrouver dans les locaux de l’aéroport. Finalement, c’est à 02h30min que nous arrivons à Madagascar.

Enfin, Après contrôle, on se dirigera à partir d’un bus réservé, vers l’hôtel Anjary qui va nous loger . J’ai sommeil, je suis fatigué, mais surtout je suis pressé de vivre les prochaines heures. Bref je vous raconte la suite dans les articles suivants.

 


Comment faire son passeport à Yaoundé ? Mon expérience

 J’écris cet article non seulement pour partager mon expérience lors de l’établissement de mon passeport, mais aussi  pour permettre à ceux qui ne l’ont jamais fait de connaitre la procédure à suivre, et à quoi s’attendre.

Au Cameroun, le  passeport n’est pas un document de priorité pour les citoyens. Nous ne pensons à l’établir que lorsqu’une situation de voyage à l’extérieur du pays se pointe à l’horizon. C’est normal, vu le coût et aussi le fait que sortir du pays ne soit pas courant chez tous. Ce que je viens de dire me concerne, car c’est lorsque j’ai appris que j’étais retenu parmi les lauréats Mondoblog de 2016 pour partir à Madagascar que j’ai décidé de faire mon passeport. Je me suis donc empressé de me renseigner, car je ne veux pas rater cette opportunité. Beaucoup m’ont conseillé d’aller à Yaoundé car la procédure est moins longue que dans les autres villes. Je connais bien le nouveau prix du passeport « 75.000 frs CFA ». Il a grimpé de 50% après la loi de finances 2016. « C’est pas petit argent hein ». A cela je devais ajouter mes frais de voyages et surtout les frais du  dossier à constituer.

Attente des demandeurs de passeport au commissariat de l'immigration Yaoundé
Attente des demandeurs de passeport au commissariat de l’immigration Yaoundé

Première difficulté

En allant sur internet faire quelques recherches, je me suis rendu compte qu’il n’y existe que peu de renseignements sur la procédure, le dossier à constituer, et les différentes délocalisations du service de l’immigration. C’est un peu honteux que ceux-ci n’aient pas de site internet. Toutefois j’ai pu trouver des documents de 2009 à 2013 indiquant les pièces à fournir. Je me suis fié à cela et je suis parti à l’aventure à Yaoundé.

Le passeport express

Vu que mon délai était court, je devais  faire de mon mieux pour obtenir mon passeport le plus vite possible. Malheureusement je n’avais pas de réseau et je calculais aussi mon argent. D’après ce que l’on m’a dit, il se fait à 150.000 frs Fcfa. Mais j’allais bientôt découvrir que le passeport express n’existe pas. Il existe juste des personnes qui permettent d’accélérer la procédure et écourter les délais. Bien évidemment cela est informel. Le passeport normal, d’après ce que l’on m’a dit, sort entre 3 semaines et un mois, mais peu de mes informateurs étaient précis sur le délai. Bref « je vais à Yaoundé la capitale », comme dirait le chanteur André Marie Talla.

Yaoundé

J’ai instinctivement jugé qu’il était mieux de certifier les photocopies de mon acte de naissance et de ma CNI à Yaoundé par mesure de prudence.

C’est vers 10h30 que j’arrive dans la ville, ayant pris le bus de Douala à 06h30. Pas le temps de contacter mes connaissances dans la ville car je me suis donné une journée pour finir et rentrer à Douala. Je n’ai pas non plus le temps d’aller au service de l’immigration pour me renseigner sur les pièces  à fournir. Je me fie à ce que j’ai vu par chance sur le net. Soient  pour les majeurs :

  • 02 demandes de passeport (1 timbrée)
  • 02 photocopies de la carte d’identité (1 légalisée et 1 non légalisée)
  • 02 photocopies de l’acte de naissance (1 légalisée et 1 non légalisée)
  • Photo 4X4 (2 000F) à faire sur place 1 timbre de 50 000F (mais aujourd’hui 75.000 frs CFA)
  • Justificatif de profession si la profession sur votre carte d’identité est autre que étudiant

Je me renseigne donc chez un policier à l’entrée de la ville qui m’indique comment emprunter un taxi pour me rendre à l’emi-immigration. Je lui demande aussi s’il y a une mairie proche de là, il me dit oui mais me conseille d’aller à la mairie Ekounou dans le 4e arrondissement. Je me dépêche donc de m’y rendre. Dans le taxi je tombe au hasard sur deux jeunes comme moi qui ont un tuyau pour le passeport express. Mais, notre cheminement ensemble ne durera pas, ils descendent quelques mètres après.

Policiers au siège de l'emi immigration Yaoundé
Policiers au siège de l’Emi immigration Yaoundé

Deuxième difficulté

Arrivé à la mairie, je constate d’abord l’affluence et le nombre de personnes qui attendent le retrait de leurs copies légalisées. Toutefois je me dépêche d’acheter les timbres et de déposer mon dossier. Celui qui le reçoit me dit avec un ton arrogant « Il faut passer dans 2 heures » lorsque je lui demande dans combien de temps je passe le retirer.

J’en profite donc pour me rendre au commissariat qui est à 100 m de là afin de légaliser la photocopie de ma CNI. Environnement macabre, on ne dirait pas un lieu de service institutionnel. J’entend des discours de corruption,  remarque la file d’attente (longue) et une fille qui pleure en cellule. Heureusement l’officier qui  prend ma pièce…

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Ce qui énerve sur le Bachement (Bâchage)

Le transport  dans la ville de Douala est dominé par le déplacement en moto taxi généralement appelé « Bendskin ». On en compte des milliers dans la ville et vous ne pouvez pas vous déplacer sans en voir (exceptés les quartiers Bonanjo et Bonapriso où ils sont interdits).

En effet se déplacer en moto taxi permet d’échapper aux embouteillages et surtout de gagner en temps. Pour tout vous dire, les benskinneurs à Douala  sont semeurs de désordre urbain, ils sont si sollicités à certaines heures (le matin et en soirée) qu’ils imposent le « Bachement » (Bâchage). C’est-à-dire le fait de porter deux clients à l’arrière de la moto. Evidemment si vous avez assez d’argent, vous pouvez échapper au bachement. Le chauffeur reste le boss en tout cas.

Toutefois, si vous bâchez, voilà à quoi éventuellement vous attendre :

-Si vous bâchez avec une femme potelée, vous serez bien sûr assit à l’arrière, et les fesses de la femme (qui aura surement payé moins cher que vous) prendront tout le siège et vous aurez les fesses sur le  fer de la moto. Imaginez la douleur lorsque vous êtes sur une route accidentée, sans oublier que vous êtes obligé d’écarter les jambes selon la largeur de son popotin.

– Si vous bâchez avec une femme qui a une grosse touffe de greffe ou des mèches sur la tête , alors là il faut dire que vous en mangerez, les cheveux artificiels ventilés se dirigent directement sur vous. C’est tout un calvaire durant le trajet.

-Si vous bâchez avec une personne sale, vous serez confronté non seulement aux odeurs mais aussi aux  éventuels frottements de sa sueur sur vos vêtements.

-il y’a risque de se faire soutirer par celui qui est derrière vous.

Un sorcier (sans superstition) peut manigancer quelque chose d’occulte en étant derrière vous.

– le chauffeur peut perdre contrôle à cause du poids des clients ce qui représente un gros risque d’accident. Notamment celui de dégringoler ou de se faire arracher un vêtement ou un bagage par un autre véhicule.

Pire encore : quand il y’a des embouteillages, votre calvaire devient forcément plus long.

Quelques petits secrets avant de bâcher :

Bien sûr ceci concerne ceux qui n’ont pas assez d’argent à dépenser. Voilà ce que je fais très souvent quand je veux bâcher.

  • Je ne monte jamais en premier car je ne sais pas encore qui le benskinneur portera en cours de route.
  • Je prends le temps d’observer et de cibler une moto en bon état (c’est à dire avec un siège assez résistant pour deux personnes).
  • Voici la botte secrète qui complète l’astuce 1, je cible une moto ayant à l’arrière une personne avec un petit corps, de préférence une femme, en m’assurant de leur apparence physique, ma future voisine de trnsport ne doit pas être surchargée ou d’allure sale.
  • En général, il vaut mieux bâcher avec une personne  que vous connaissez

Bâcher est une coutume et fait partie de nos habitudes. Emprunter une moto permet d’éviter les embouteillages et de gagner en temps.


Hymne de la CAN féminine 2016 : mauvais casting ou mauvaise direction artistique?

Bon je ne vais pas faire le complaisant hein !! Je vais vraiment dire ce que je pense et ce que j’ai observé quitte à ce qu’il y ait des post-justifications ou quelque débat. Je suis peut-être ignorant ou pas assez informé hein. Est-ce qu’il y’a un hymne d’un côté et une chanson de l’autre côté pour la célébrer la Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine cette année ? En tout cas, jusqu’ici, on a dit qu’il y’avait un hymne qui apparemment était aussi la chanson et  je m’en tiens à cela.

Pour tout vous dire, j’ai (ou du moins « nous avons », nous qui avons écouté) beaucoup de problèmes avec ce morceau qu’on a qualifié de « chef d’œuvre ». C’est peut-être le cas, Charlotte Dipanda et Richard Kings (chanteur Soul très peu connu ici) ont montré à quel point ils sont capables de faire des montées de voix extraordinaires. L’œuvre est intitulée “Hommage aux footballeuses” est très bien… Mais est-ce que ça colle vraiment au contexte ?

« Selon le coordonnateur des jurys de sélection du logotype, de la mascotte et de l’hymne de la CAN féminine 2016, Joseph Eloundou Atangana, un cadre du ministère des Arts et de la Culture , le choix de l’hymne a tenu compte des critères rigoureux de sélection et ont porté sur l’originalité, la conformité au cahier de charges de la CAF, l’esthétique (moderne, mobilisateur, fédérateur), l’orchestration (mélodie, partition, harmonie, rythme), le message, le bilinguisme, la force de création, la puissance artistique et culturelle… » Source : www.journalducameroun.com

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Pourquoi ce casting ?

Pour vous dire la vérité, je ne sais pas ! Mais je tiens l’hypothèse que c’est une question de lobbying et de conservation. Je la soutiens par les faits suivants :

Encadreur artistique : Roméo Dicka

La musique est proposée par Aubin Sandjio (les mêmes gens)

Les chanteurs : Charlotte Dipanda et Richard Kings

Les chœurs : la chorale de l’opéra Garnier (bien sûr c’est français)

Les paroles : Bidoum Mpkat (ministre des Sports et de l’Éducation physique)

Euh !! Laissez-moi rire, ou pleurer. De qui se moque-t-on ?

Je suis étonné, avec tous les chanteurs et compositeurs qu’on a au Cameroun, c’est une chorale française qui fait notre chanson. Et l’autre qui se prend même pour Mendozé. Je wanda

Ce casting pour quel résultat ?

Oui c’est là musicalement, mais franchement c’est ça une chanson de CAN ? Où est la culture locale qu’on dit y être représentée ? C’est plutôt une duplication d’un morceau imaginaire collaboratif entre Gorges Benson et Whitney Houston. Et Charlotte Dipanda, qui chante souvent en « dialecte », c’est ici qu’elle vient montrer sa part de niveau de français ? Et l’autre aussi, qui chante en anglais, jusqu’à faire les montées au point de tordre sa voix ? J’ai rien contre eux hein. Mais vraiment ce n’est pas une chanson pour un événement culturel festif comme la CAN.  Et si jamais c’est juste l’hymne, je pense que c’est un échec du point de vue de la direction artistique. On ne comprend pas les paroles, le français est tellement élevé… ça fait anciens trucs de CRTV. Qui valide même ce genre de chose ? Lol !

Le percussionniste camerounais Guy Nwogang, Manu Dibango, Black M, Christophe Willem, Inna Modja ont été réunis pour composer l’hymne des prochains JO de la francophonie. Allez un peu écouter. https://www.youtube.com/watch?v=gx2G0SWCx5A

Nous sortons des jeux de Rio, vous avez-du écouter la chanson officielle qui était un mélange de samba et de pop.

Celle de l’euro 2016  « This One’s for You » a été composée par David Guetta qui colle bien avec leur culture.

Honnêtement, même Shakira a dû s’adapter au contexte africain en 2010 avec « Zangalewa ».

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Abus, suffisance ou ignorance. De qui se moque-t-on ?

 Je sais ??

Il y a de nouveaux visages pour la musique camerounaise aujourd’hui et même pour la musique africaine, des visages qui se démarquent franchement et sortent du lot. C’est en quelque sorte une insulte à nos nations car cela laisse croire que nous n’avons non seulement pas d’identité, mais encore moins de compétences originales. Le produit auquel je m’attendais pour cette grande occasion aurait été une chanson comme celle de « Salatiel – ça se passe ici ». Elle tient bien lieu avec la circonstance.

C’est tuer notre culture et manquer de reconnaissance à l’égard de nos talents que d’accepter une  telle œuvre pour un rassemblement comme la CAN, que ce soit l’hymne ou la chanson.

Voilà mon avis et c’est surement aussi celui de nombreuses personnes. Ouvrons les yeux, sincèrement les acteurs du milieu culturel devraient créer un lobbying pour retirer cette validation et faire de meilleures propositions. Je n’ai rien contre Charlotte, je sais qu’elle est la protégée du peuple. J’ai juste mal et honte.

Ecoutez L’hymne de la Can Feminine 2016 ici


Chronique : Les Beatmakers ravissent désormais la vedette aux artistes

Avant d’être Camerounais, le problème que je soulève est d’abord continental voire même international. C’est pathétique de constater à quel point le niveau des artistes a baissé sous la poussée de l’idéologie mercantile. Je ne dis pas que tous les talents sont empestés par cette paresse qui vire à la faiblesse, la paralysie et l’inhibition des capacités créatives artistiques. Il y a encore des talents et même des virtuoses dans ce monde, mais sur qui l’attention n’est plus portée ,cela au profit de ceux  pour qui le bon marketing est effectué. Pourtant limités en capacités.

Oui je parle de marketing, du marketing de l’accroche, de l’époque où l’artiste chanteur ne chante presque plus, ne dit plus ou presque rien, mais produit des musiques qui se dansent, oups !! Mieux dire c’est son beatmaker qui les produit, c’est lui qui est à l’œuvre et qui représente désormais la pièce maîtresse du morceau. Les majors, les labels, les maisons de disques, tous en sont victimes et sont trempés dans le phénomène du « Miser tout sur le beat ». Les rythmes les plus influencés par cette vogue sont le Hip hop, la Rap, le Trap , la Néopop, et en Afrique Les Afro beat ( l’AfroTrap , L’Afropop, le Rap, le Coupé décalé et presque tous les nouveaux rythmes )

Le problème n’est pas que le Beat ne doit pas être bon, mais plutôt, que l’artiste n’est plus performant sur la musique, ce n’était pas comme ça avant. On assiste à cette époque triste où les voix mal posées sont fracassées par l’auto-tune qui les redresse dans un semblant de « Son agréable à l’oreille ». Moi ça me fait mal…

Chronique : Les Beats makers ravissent désormais la vedette aux artistes.

Mettez Trace Urban ou Trace Africa que les jeunes africains francophones aiment tant regarder, j’ai pitié de nos oreilles tabassées en longueur de journée par des sons jumeaux qui semblent être définis comme idéal-type musical. Je prend l’exemple d’Arafat DJ et de ses musiques dans lesquelles les cris prévalent sur que le son, mais comme on dit hein, chacun a son goût, le niveau est pourtant tellement bas, on vous dira que c’est le meilleur artiste Africain, mais franchement ,meilleur « Artiste producteur de son ou chorégraphe » oui  on  peut être d’accord.  Ecoutez les nouveaux Rap Français en vogue où des artistes changent leur registre pour suivre celui de la Trap, quel bruit lorsqu’on écoute Booba, Gradur.. . en train de chanter, J’ai mal à l’oreille… Écoutez le kiff no beat, leur secret c’est juste une vibe, les voix sont moches et on n’entend rien, heureusement que grâce à Shadow Chris, le beat est dansant.

création d'un beat via un logiciel

                                            création d’un beat via un logiciel

Venons alors au Cameroun où la contamination est palpable depuis le Bikutsi en ce qui concerne les sauvageries et depuis l’extérieur en ce qui concerne la tendance.

Si certains se démarquent au Cameroun, je dirai que d’autres vraiment se noient, se confinent au principe du « Beatmaker Sauveur ». C’est dramatique à la limite, ils disent tous la même chose « Danse, Aladji,  baby, mami, i love u, move you body, check am, tongo, gesier , mouf, piment , sauce, panthères… » Voilà l’essentiel des paroles des musiques au Cameroun, il n’y a même plus de thèmes, l’essentiel c’est trouver une vibe qui va avec, l’auto-tune fera son work . Heureusement que les beatmakers  sont de plus en plus performants et le côté création musicale voile tout le reste. Des beats sur lesquels les artistes ne foutent rien parfois. Et n’oublions pas de noter que jusqu’ici sur le plan compétitif à l’échelle continentale, nos beatmakers ont encore à faire.

Je pense que nous avons mal cerné les enjeux de la composition musicale de nos jours. Le niveau du chant a baissé. D’aucuns pensent que l’essentiel c’est un HIT qui ressemble en plus aux autres dans lequel le beat a plus de valeur que les paroles. A qui revient donc le véritable mérite ? On peut déjà danser sur un beat sans chanson, les artistes ont donc intérêt à innover, autant dans la façon d’écrire, de poser et surtout dans la performance vocale. Que ce soit le Rap, l’Afro Trap, l’Afro pop , le Bikutsi ou tout autre… Arrêtez les bruits, faites de la musique. Bon entendeur salut !

Chronique : Les Beats makers ravissent désormais la vedette aux artistes.

Désormais retrouvez Atome tous les mercredis pour une chronique musicale dans l’émission Youth inside sur Equinox TV. A partir de 10 h


Obscénité musicale : Maalhox a gâté

Il est productif, inspiré, speed, ironique, satirique, controversé, sans scrupule, maniaque et ce n’est pas ce qu’on dit de lui qui l’empêche d’évoluer. Depuis que Jovi a viré au ndem, Maalhox est le rappeur Camerounais le plus actif. Il multiplie les singles et gagne du terrain. Tout ça est bien, je l’ai dit car le game a besoin d’activités et de visibilité. Comme je l’ai expliqué dernièrement, cette fois-ci il est à la conquête de Paname. A moins d’un mois de la sortie de son titre « Ça ne rit pas », Maalhox est revenu avec « Tu montes, tu descends » en créant déjà la polémique sur les réseaux sociaux par un post assez piquant sur son statut Facebook.  Mais je vous l’ai dit, les bonnes actions doivent être saluées, mais on doit savoir poser des limites lorsqu’il y a exagération.

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Le clip le plus osé du Rap Camerounais.

20.000 vues de 19h à 06h, c’est le record des vues de sa dernière sortie sur Youtube. Ce vidéogramme osé, frisant les limites de l’indécence, de l’ignorance de la bassesse est un reflet mal orienté de notre environnement. Des femmes presque nues, des « panthères » , des femmes faciles secouant leurs fesses de partout, des mecs les collant et les appuyant de partout. Oui ce n’est pas la première fois que cela arrive, mais au Cameroun si ! « On a souvent vu pire dans les clips de Rap Américains et même dans certains sons de Booba, ou dans les clips de Lil Wayne, Rick Ross et je sais pas qui d’autre. Rappelez vous de « Trip Dill » du rappeur Nelly. Quand c’est Maalhox vous parlez, mais quand c’est les autres vous ne parlez pas … » Ah bon hein ?  De 1. Le Cameroun ce n’est pas les States, ici on a des valeurs et des mœurs plus sensibles et plus cadrées. De 2. Moi personnellement je n’ai jamais apprécié le coté « Macho » de ces rappeurs américains qui prennent les femmes pour des objets sans respect et sans dignité. Maalhox a fait ça, on dirait qu’il a ramassé toutes les putes de la ville de Yaoundé pour les mettre dans ce clip.vlcsnap-2016-07-11-06h36m43s195 vlcsnap-2016-07-11-06h35m40s0

Qu’on nous laisse le prétexte de l’ironie 

Je pense que nous avons un problème. Oui nous les Camerounais, nous les Noirs, nous ne sommes pas bêtes hein, mais nous sommes de bons suiveurs. Nous ne savons pas nous remettre en cause ou déposer un jugement objectif. Nous répétons tout ce qu’on entend. Le nouveau mot des rappeurs Kamer c’est « Ironie » genre « Ce que je fais c’est de l’ironie, je montre en fait comment notre société est » . C’est ça même !  Tu es le seul ? C’est ta part de justification là-bas ? Arrêtez, arrêtons !!! Honnêtement. Quand un vieux comme Maalhox accompagné de son équipe dont le plus jeune est au moins trentenaire, montre qu’avoir des couilles c’est crier à haute voix « Tu montes tu descends, aujourd’hui je vais seulement mettre ça dedans » de la façon la plus crue et la plus désinvolte possible. Quelle inspiration ? Vous savez ce qui est ironique, c’est ça en fait. Etre aussi pervers et manquer de pudicité, c’est friser la honte et la bassesse. C’est tout ce que vous avez vu que vous pouvez mettre en avant ? C’est ça la société camerounaise ? Foutaises.

Obscénité et  machisme garanti

« Après le mangement, tu dis que tu ne veux pas l’écrasement ? après le boivement tu dis que tu ne veux pas le Nyassement » . C’est ça qu’on dépeint, n’est-ce pas ? L’homme camerounais qui met son sexe n’importe où et ne courtise la femme qu’au prix d’un plat en concevant qu’elle doit lui livrer son corps après avoir bénéficié d’une miette de son argent.

« La couleur du String ne fait pas le contenu, si  j’ouvre ça et que ça sent… Mouf !  je parfume les bêtises et  je continue ». Je ne sais pas si vous vous rendez compte, nous ne sommes pas entre potes au kwatt, nous sommes dans une musique que tout le monde va écouter, que les enfants ou les plus jeunes vont mettre dans leurs oreilles en prenant l’artiste comme modèle et en répétant ses vibes.

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Les enjeux du morceau

En marketing on dit « il n’y a pas de bad buzz », c’est un peu vrai parce tout ce qui réussit à faire parler de toi peut être exploité en retour. Ici c’est un peu le cas : la recherche d’un bad buzz et même d’une censure rendrait encore les gens plus curieux d’écouter le morceau et par la suite le public y restera piégé et l’adoptera, même s’il faut reconnaître que Maalhox s’assume en bad boy et en thug. Evidemment le style Afro trap convient bien à la vogue de Paname à l’heure actuelle (le son est d’ailleurs sorti en exclu sur la radio de Booba, OKLM en France) . Le côté gimmick le rend captivant et directement assimilable. Maalhox kicke dur, performe, oui je le reconnais, mais les enjeux ne doivent pas se limiter lorsqu’on fait de la musique à dire ce qu’on veut n’importe comment sans tenir compte du public. J’avoue d’ailleurs que côté Rap il a encore mis la barre haute mais il a sali les vertus de ce morceau avec son contenu dérivant. S’il veut, qu’il dise « Le cul de ma mère » comme il a déjà dit pour certains dans son post. Je vous dis que nous avons mal compris les concepts d’ironie, de dénonciation, de liberté d’expression, de représentation et d’exploitation de nos réalités.

Ne me dites plus que K-tino, Lady Ponce ou Amazone font ça aussi, on débat sur ce positionnement depuis des années et je vous dis c’est nous qui avons accepté. Demain le vent de Sodome soufflera sur la musique et la société (celle de futures générations) sera empestée de clones de Maalhox ou pire. Voilà ce qu’on appelle « Tuer », pas pour « Tuer », « Tuer pour de vrai ». Je n’écris pas avec la haine, mais avec un positionnement civil et non moralisateur, que celui qui comprend comprenne.

 Clip vidéo Maalhox « Tu montes tu descends »


Le dehors ( texte de Rap et poésie)

LE DEHORS

En 2010, dans le cadre de la production de mon premier disque de Rap « L’envie de réussir », j’ai écrit ce texte que j’ai interprété dans un morceau titré « Le dehors ». J’ai voulu partager cela en lyrics avec vous. Vous remarquerez quelques absences de ponctuations et d’article, mais aucune incohérence. Le texte parle de relations humaines, des dangers auquels on est exposé chaque jour face aux gens qu’on rencontre.

Bonne lecture !

Le dehors

Combien de coups est ce que chaque jour on esquive ?

Combien de prédateurs ? Comment savoir qui est qui ?

Les échos du dehors font peur, mettent entre les rapports des fentes

Et font que des doutes se fondent

Moins on se connaît et plus on se méfie, plus on se connaît et plus on se déteste

Le cœur est le revers de ce que le visage exprime,

Y’a pas de transparence, on ne sait pas qui est simple

Le monde est comme le noir alors faut être vigilent

Et si toi t’es simple les autres sont parfois virulents

Y’a des choses dont on parle, faut pas voir avant de croire

Le mal est déguisé et est peut-être autour de toi

Les hommes sont mystérieux donc évite de fermer tes yeux

Ça va te paraitre bizarre mais laisse moi te dire ça

Pour se protéger, ne croit pas qu’on se vaccine

En rapports sociaux c’est plus complexe, y’a pas de préservatifs

« C’est pas toujours au grand jour que tout se révèle, les apparences ont des revers

Et vu qu’on vit là où le mal gouverne, on sait à quel point les hommes sont mauvais

Difficile de savoir vraiment à qui tu te frottes

Qui est la bonne personne qui est l’ennemi dans ce dehors »

Des amitiés prétendues, des sourires hypocrites

Jalousies inutiles, la doctrine du profit

T’as un pote, un frère, pour qui t’es prêt à tout faire

Mais lui pour son intérêt n’hésite pas à t’étouffer

Des souris chez toi, du « Famla » (occultisme) ,des cauchemars

Le responsable est celui avec qui tu chemar (Marcher en verlant)

Des totems, des sorciers des gens compliqués

Des haineux, des méchants, des risques en quantité

Y’a cette fille très jolie, qui parait même angélique

A force de la connaître, tu sauras comment Satan s’habille

Et ne crois pas que la veste rend l’homme réglo

Les politiciens la mettent et même les escrocs

Contrôle tes pas car le dehors a un mauvais relief

Méfie-toi-même du bon samaritain, ne soit pas naïf

Obliger de douter sachant tout ce qui se fait dehors

C’est dans l’obscurité qu’on voit le vrai visage de l’homme

« C’est pas toujours au grand jour que tout se révèle, les apparences ont des revers

Et vu qu’on vit là où le mal gouverne, on sait à quel point les hommes sont mauvais

Difficile de savoir vraiment à qui tu te frottes,

Qui est la bonne personne qui est l’ennemi dans ce dehors »

 


Je suis un enfant de Mambanda

On dit souvent qu’on ne choisit pas là où on naît, c’est peut-être vrai mais je pense que ce n’est pas un hasard. En grandissant chacun de nous finit à un moment donné par s’adapter à l’environnement qui l’héberge. J’aime dire que je suis « Enfant d’Africa », « Enfant du Cameroun, de Douala, des ses kwatts ». Mambanda est un des kwatts (quartier) shows de la ville de Douala, situé dans le 4e arrondissement dans la localité de Bonaberi. J’y ai vécu la grande partie mon enfance et mon adolescence. Les échos de ce quartier très souvent ne lui offrent pas bonne réputation. La situation précaire des habitants qui y vivent, les calamités répétées, et les nombreux faits divers qui ont parfois été relayés par Massa toc toc, dans son émission « Pidgin news » sur Radio Equinox ternissent son image.

Quatre tribus principales constituent en majorité la population de Mambanda : Les Dschang, les bafang , les Bamenda et les Bamoun. Au milieu d’eux, je peux vous dire, j’en ai vues et connues des choses. Ici on grandit en faisant avec l’essentiel, certains sont mieux lotis que d’autres. Tous ces enfants que vous voyez souvent dans vos rues avec des plateaux d’arachides, certains sortent de là. C’est une vie de combattant où la subsistance journalière est prioritaire. Chacun doit se battre de ses mains et savoir faire un petit quelque chose pour bouffer. A défaut, nombreux sont en proie à la délinquance et choisissent la route du braquage, du vol ou du crime, ce qui a rendu au fil du temps le quartier non sécurisé. Certains de mes congénères ont dû laisser les bancs trop tôt, faute de moyens ou alors par manque de volonté, ne voyant pas de perspectives. A 20 ans je peux vous dire que la majorité d’entre eux avait déjà pris leur autonomie et s’occupaient de leur famille. Oui c’est un peu ça Mambanda, la rage de réussir, des aînés qui voyagent par dizaine chaque année pour l’occident afin de se chercher et revenir partager avec la famille.

Le laxisme y règne abondamment un peu plus que dans les autres quartiers, et ici le plus fort fait sa loi et se fait respecter. On en a vu tuer en plein jour, faire des allers-retours à la prison de new bell. Cela cultive chez tout le monde une méfiance généralisée et chacun construit ses défenses en adoptant les attitudes du milieu car si tu te laisses faire, on te marchera dessus. Je connais ces jeunes filles qui allaient vendre des oignons, des tomates, du cube, de la banane, du sel, des sucettes chaque weekend ou chaque mercredi après les cours. Qu’il pleuve ou fasse soleil, ces jeunes garçons, les pieds dans la boue et dévorés par les eaux, portant sur la tête un plateau d’arachides, un glacière, ou toute chose qui se vend, allaient attaquer le dehors à la recherche de clients. Ces mamans qui ne dorment presque pas, concentrées à vendre des condiments, des bananes, avocats et autres fruits, du pain haricots, des beignets, des caramels … afin de mettre quelque chose dans la marmite. Voilà des clichés…

Je citerai aussi le phénomène de « Sorcellerie » auquel le quartier est en proie. De nombreux pratiquants de la magie noire passent leurs nuits à nuire à leurs voisins. C’est si grave que certains arrachent même la vie à d’autres par les voies occultes. Il y a des Mamans et Papas que l’on reconnait officiellement comme sorciers. Des souris qui ouvrent des marmites, des « Mboma » (Serpent mystique) dans les toilettes, des rêves, des fausses couches… Nombreux ont vécu tout cela.

Entre nos maisons très serrées, on a une facilité de communication avec le voisin, ce qui fait qu’en général les secrets ne se cachent pas, les murs ont des oreilles. La saison pluvieuse est bien sûr très difficile, car le quartier n’est pas drainé et de nombreux secteurs manquent de canalisation. Il arrive même parfois que les inondations atteignent un mètre de hauteur. Imaginez l’état des maisons en carabottes en ces moments. Chez moi c’était grave, il fallait non seulement sortir de l’eau qui entrait par le sol, mais aussi celle qui entrait par la toiture toute percée. Je ne vous dis pas le calvaire qui s’est souvent répété.

Toutefois, ne croyez pas que vivre à Mambanda fait de vous un raté, c’est un quartier de battants, où l’école de la sagesse vous forge. Si l’on survit à Mambanda , on peut réussir n’importe où, c’est sûr. J’ai vécu une enfance faite de plein de petits jeux comme tous les enfants du Cameroun. En milieu cosmopolite, j’ai pu apprendre les cultures et langues de plusieurs tribus et surtout, le pidgin qui y est très parlé. J’ai appris certains codes efficaces de défense et prévision de mon vis-à-vis. J’ai même été un brillant écolier, et je suis quelqu’un de cultivé comme une bonne partie de mes amis d’enfance. Aujourd’hui, la scolarisation est plus accentuée qu’autre fois d’ailleurs. C’est de Mambanda, que viennent les rappeurs JOVI et SPIDO et le blogueur que je suis aujourd’hui, tout comme de nombreux autres potentiels acteurs de la société civile. La route est longue et s’accomplir, lorsqu’on vient des dessous du monde, n’est pas chose évidente, mais c’est possible. On n’a pas les mêmes chances au départ mais, on peut avoir de superbes capacités comme tous ces gens déterminés que j’ai vu autour de moi durant ma vie.

Comme quoi ce n’est pas une fatalité de naître en milieu défavorisé.