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Les femmes noires et les cheveux greffés, complexe et mimétisme

Dans cette époque encore plus que dans celles qui l’ont récemment précédée, on ne s’étonne plus de voir une femme Africaine avec des cheveux artificiels sur la tête. A tel point que cela est devenu normal. Ce fléau si je peux l’appeler ainsi est en effet celui du remplacement du cheveu naturel par des greffes, des mèches, ou encore des mèches brésiliennes et indiennes comme elles le disent souvent. Certaines femmes sont même prêtes à dépenser des sommes faramineuses pour s’en procurer allant jusqu’à un demi million de francs CFA . Tout cela pour avoir des cheveux naturels d’autres femmes qu’elles mettraient sur leurs têtes. Lorsqu’on regarde les films produits à Hollywood, les clips vidéo produits en Afrique, l’on constate que les cheveux artificiels et chevelure importés sont devenus un phénomène de mode chez les femmes du continent noir. Vous en verrez même certaines définir leur charisme avec leurs mèches, d’autres s’en vantent même souvent en les balançant d’un geste de main.

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Victimes et coupables

La femme Africaine est victime de complexité et exploitation d’identité (Confère article 13 de la charte de l’impérialisme). L’industrie du cheveu fait de gros chiffres à partir du marché Africain où la consommation est en hyper croissance.

La femme Africaine est coupable de rabais et d’abandon identitaire. De nombreuses femmes ne se croient belles uniquement avec un plastique ou les cheveux d’une amérindienne greffés à leur cuir chevelu. La plupart justifie cela par la difficulté d’entretien du cheveu naturel et certaines disent d’ailleurs que c’est impossible ou trop cher. Pourtant le coup estimatif de dépenses mensuelles moyen pour l’entretien des cheveux naturels est presque équivalent ou bien moins chers que celui des cheveux empruntés.

Les hommes sont passifs

Comme les femmes les hommes sont victimes de formatage culturel et nombreux d’eux encouragent d’ailleurs ce phénomène car les femmes leurs en mettent plein la vue lorsqu’elles brillent du fait de l’artifice. Ils donnent ainsi crédit.

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Pourtant les cheveux crépus sont très beaux.

La honte du cheveu naturel chez la femme noire a grandi à en devenir un complexe social. Celle-ci se détache de ses racines et de l’originel au point d’oublier les vertus que possèdent ses cheveux. Elles oublient ou alors ne savent pas que dans les temps anciens, les rastas sont nés en Afrique et que les femmes les faisaient avec le cheveu naturel. D’aucunes minimisent ou s’enferment dans le stéréotype selon lequel : « Nos cheveux sont durs et ne peuvent pas être longs », très souvent, elles le disent sans l’avoir essayé. Regardez les « Rastamen et Rastawomen », comment pensez vous qu’ils font ? Des mouvements tels que le mouvement Nappy ont pris effet sur le continent depuis quelques années, mais, s’il y a des femmes qui décident par là de revenir à l’original, nombreuses n’y voient qu’un phénomène de mode. Que doit t’on encourager? la dénaturalisation née d’un complexe et d’un souci d’image et de commodité ou alors la force originelle dont la capacité est remise en cause. La femme noire a de beaux cheveux, elle doit le savoir et apprendre à s’accepter comme telle. C’est triste de voir qu’elle n’exploite pas ses atouts.

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Musique urbaine Camerounaise : Essai de définition

Avant votre lecture, je tiens a préciser que ceci est une contribution et non une finalité. Mon analyse et le traitement de données sont basés sur une approche socio-culturelle de la musique, plus anthropologique que spécifiquement musicologique.

Depuis le début des années 2010, la musique camerounaise connait de nombreuses mutations, autant esthétiques qu’organisationnelles. Une variété de genres musicaux est observable. Ces genres, pour la plupart, dérivent des formes connues préexistantes. Le problème qui se pose aujourd’hui est celui de la nomination et la qualification de ces néo-formes qui pour la plupart sont appelées « Musiques urbaines ». Je vais tenter d’éclaircir cela.

Qu’entend-t-on par « musique urbaine » ?

Il faut bien avant préciser que les notions de « culture urbaine » et de « musique urbaine » sont, à quelques choses près, indissociables. La « notion de culture « quant à elle, est très complexe à cause des mouvements sociaux qui engendrent de permanents changements. De façon générale, on peut donner deux définitions à l’expression « Musique urbaine » : 

– La première est socio-culturelle. Elle liée à la culture de masse : « Toute musique à caractère moderne, c’est-à-dire conjuguée à des rythmes traditionnels locaux et des instruments modernes, qu’on écoute à une époque donnée dans les grandes villes et agglomérations d’une région, ou tout simplement qui est diffusée par les médias de façon permanente ».

À partir cette définition on dira que le rock, la country, le reggae, la pop , l’électro, le disco, le hip hop, le high life , l’Afrobeat et bien d’autres musiques « tendances » sont des musiques urbaines. Mais il est important de préciser que les musiques urbaines naissent avec la création des rythmes afro-américains dont les exécuteurs étaient des descendants d’esclaves noirs qui ont apporté de leur culture africaine en composant des musiques avec des instruments occidentaux. On parlera des Urban roots.

– La deuxième est plus musicologique : « Toute musique qui,est composée organiquement avec des sonorités hip hop ou dérivant de celui -ci ». Cette définition est celle qui conviendrai le mieux pour la définition de musique urbaine en Afrique, mais le fait des brassages culturels et des mutations contemporaines que connaissent les musiques la rendent incomplète.

Mais je tiens à préciser que pour mieux comprendre et définir, il est préférable de dire « les musiques urbaines » au lieu de « la musique urbaine »Comme vous pouvez le déduire, les musiques urbaines existent depuis longtemps autant ailleurs qu’en Afrique, sachant bien sûr que chaque territoire a sa culture urbaine. Cette culture urbaine est souvent influencée par la culture environnementale selon un certain degré d’ancrage. Si la culture hip hop est qualifiée comme la principale culture urbaine, c’est parce que c’est avec son avènement dans les années 70 que l’on a commencé à parler de urban music, ou urban culture. Ainsi, son expansion progressive dans le reste du monde a permis de vulgariser ces expressions. Dans musiques urbaines, on parle plus souvent des musiques de types rap, rnb et hip hop, dirty, trap, néo-groove, reggae, funk et jazz modernes,..

La compréhension de cette musique urbain est alors assez réduite, surtout au Cameroun où le Hip hop, arrivé dans les années 80, a embrassé embrasse les rythmes locaux pour donner naissance à un panel assez particulier de musiques urbaines.
En effet, il faut insérer la première définition dans le contexte Camerounais pour mieux comprendre et donner une définition de la musique urbaine. On constatera ainsi que La musique Camerounaise existe au Cameroun depuis plus de 60 ans, engendrée par la naissance des rythmes tels que le makossa, l’assiko, l’ambas bey, le ben skin, ou encore le bikutsi. Vous remarquerez qu’ils sont une association d’instruments africains et occidentaux, mais ils sont joués dans la perspective de produire une symphonie d’identité Camerounaise.

Les precursseurs de la musique urbaine Camerounaise
Les precursseurs de la musique urbaine Camerounaise

On peut donc remonter l’histoire de la musique urbaine à l’époque des premiers disques Camerounais, vous comprendrez cela en écoutant les black styles, Tim & foty, André marie talla, Govinal, Zélé le bombadier, Sam fan thomas, prince éyango, le Zangualewa, les têtes brulées et tous ces grands musiciens ayant marqué l’histoire de la musique camerounaise. Mais, il revient quand même de préciser que  les musiques camerounaises n’étaient toutes faites de rythmes spécifiquement locaux. Vous remarquerez des slows de la salsa, du zouk, du Jazz , de la rumba, du cha cha , du funk et bien d’autres, qui en Afrique prendraient le préfixe « Afro » (Afrosoul, Afrozouk….) Cette deuxième catégorie est généralement identifiée par le code linguistique et le ton utilisé par l’artiste, écoutons Tchana pièrre, Elvis Kemayou, François Missé Ngo, Bebey Manga ou Ben Décca par exemple. Manu Dibango avec son « Soul Makossa » est l’un des précurseurs des musiques urbaines Africaines fusionnées.

De cette explication on peut maintenant se diriger vers la définition de « Musiques urbaines Camerounaises »

L’avènement du Rap ou du Hip hop au Cameroun comme partout a introduit l’expression « musique urbaine ». On remarquera que de nombreux morceaux de la première génération avaient la particularité d’exploiter les rythmes locaux pour créer des sons hybrides qu’on a appelé « Musiques urbaines Camerounaises ». On y retrouvait du Rap, du Rnb, de l’Afro dance, de l’afrosoul, du reggea, du hip makossa. Jusqu’en 2008, on qualifiait ces genres de « Hiphop fusion » ou d’Afro Hiphop. Mais, aujourd’hui, s’ajoutent l’Afropop (Afropop benskin, Afropop Makossa, Afropop bikutsi), du bikutsi pop et même du coupé décalé. Parfois la prédominance du hip hop ne se fait même plus tellement sentir, malgré son influence majeur sur ces musiques. L’expression adéquate pour résumer ces cadences serait « Hiphop Afro fusion». On y retrouvera plusieurs registres de composition musicales, les Rap, les Afropop, les pop coupédécalés, l’ethnic blues, les Afrosoul & R’n’B et toutes les nouvelles créations.

Made in Mboa
Made in Mboa

On peut donc qualifier les musiques urbaines Africaines d’Afro Hip hop fusion. Mais pour mieux distinguer celles qu’on qualifie généralement de musiques urbaines au Cameroun qui sont des dérivés du Hip hop (le Rap, l’Afro Rap, la Trap, l’Afro trap, l’Afro rn’b et l’Afropop…), je les nommerai simplement par l’expression « Mboa urban music » cet-à-dire les musiques « Générations Mboa ». De fait, pour mieux appréhender ce qui est aujourd’hui le hip hop Camerounais, on peut parler « Mboa urban music ». Le Mboa (Mouvement de promotion du Hiphop Kamer lancé en debut des années 2000 et popularisé par Tony Nobody) marque ici la Camerouneité et le parcours qui a construit ces tendances. Urban music pour revenir l’appellation de base de la musique urbaine. Plus simplement l’on peut les appeler  « Mboa music »  ou « Musiques mboa » 

Leurs  caractéristiques principales sont :

L’instrumental à cadence hip hop ou contenant une ligne de sonorités hiphop ;

-Les lyrics et les textes exploitant les codes linguistique (Camfranglais, français et anglais camerounais, pidgin, langue vernaculaire) et la réalité environnementale;

-La fusion aux  rythmes Camerounais ( Benskin-makossa- bikutsi…)

– Le Flow et le ton camerounais ;

-La personnalité du chanteur (d’origine ou de nationalité Camerounaise).

Chaque musique doit avoir au minimum deux de ces critères (le premier étant obligatoire) . Notons quand même que on tend peu à peu vers un métissage globalisé où il sera bientôt difficile de séparer la musique Camerounaise de celles des autres pays Africains . Cela à cause des emprunts permanents aux cultures visionnes, bientôt on assistera à un foisonnement de musiques expérimentales jusqu’ici encore non nommées.

Mboa Music Voila moi
Mboa Music Voila moi

Quelques Mboa musics

(Essai d’un Classsement typologique)

A partir des références ci-haut, l’on peut désormais faire un distinction et un classification des musiques Mboa dont voici quelques classées par type :

Kamer Rap & Afro Rap : Valsero( Ce pays tue les jeunes, 33 ans, Presi…) Boudor (Un bon beat DJ ) – Krotal (Jamais-eninyg) – Killamel (une place- Dernier banc ) _ Franko (les filles d’aujourd’hui)_Ak sang grave (la go du ghetto)- Jovi (New star –  Don for kwatt)

Kamer Hip hop Groove  : Coolkids (Seriouly) – Janea Pol’ainrhy (tu dors ta vie dort) – Stanley enow (Hein père- Tumbuboss – Maalhox (la bière c’est combien ici)- Teddy & inna (Bomayé- 3G) – Mink’s ( Les panthères) – Jovi (Bastard)

Afro trap dance : Franko (Coller la petite ) , Maalhox (ça sort comme ça sort)

Kamer hip hop dance hall : Magasco (Fine boy) – Bantu po si (nikeles) –Ak sang grave ( come again)

Trap kamer :  Dareal ( C’est quoi ton way – french kind-Changement de frequence) _ Jovi (Et p8 koi ? –Zélé) – Ivee (Phachochère )- Stanley enow (King kong) – Teddy doherty & inna money (Ak47- versace )

Trap bikutsi : Sadrack (Zanimals) – Jovi (Cash) – Mouspat feat shamir chris (J’ai le sang)

Trap benskin : Atome (La vie chère- Je tcha mon time)

Kamer Reggae :  Sultan (le tombeur- école -360°  et tout son repertoire) 

world reggae : Daphné (Rastaphari) _ Gasha (The date) _ Palesto (Elle –N’arretez pas le son)

Afro trap : Nernos (je suis pas moi bobo)  – Maxtor (bonbon alcollisé) – Tata (contry boy) – ANG (Ancien combattant) – Jovi (zélé)- Maalhox (Tuer pour tuer)

Afro  Rn’b & soul : Gasha (this life- kaki mberé) – X-maleya (Mado) –X-maleya (Hola me) – Mr léo  (E go betta) –  Daphné (Kumba water – Famla – Mother love )

Afro beat Kamer  :  Dynatie (Ma femme – Prend soin d’elle ) – Mr léo (E go betta ) – Tizeu (luv ) -Salatiel (Fap kolo – ça se passe ici)

Afropop benskin : Michael kiessou (Ben’am –KDT- lomdié) _Locko (Margo -Ndutu) _Ambe (Rendez-vous, les filles de mon pays- Petit a petit  ) – Featurist (Babah –Tchoumbap- Polongo) – Numerica (Na you) – Daphne (Allez) – Dynastie le tigre (Dingue de toi)

Afro pop makossa : X-maleya (Tchokolo – yélélé ) – Duc z (Africa mamy)

Afro pop bikutsi : – Rytmz ( Dancia – Me na you)

Afropop Dance hall :  Magasco (Wule bang bang) – Prosby feat numerica (Shiba)


Maxime africaine : « la saleté ne tue pas l’homme noir », faux !

Il existe un certain nombre de maximes et citations populaires en Afrique liées à la morale, la culture et la vie en société, et qui sont très souvent utilisées par les peuples. Celles-ci ont toutes un impact sur l’éducation et la vie quotidienne, pourtant, peu de nous s’en rendent compte. Parmi lesdites citations, nous pouvons énumérer entre autres : « Si tu veux cacher un truc a un noir, il faut le marquer dans un livre », « L’émotion est nègre », « Le blanc est fort, il nous dépasse », « On ne peut pas changer ce qui est », et la fameuse «  la saleté ne tue pas l’homme noir ». C’est sur cette dernière que nous allons nous appesantir, car on ne regarde pas très souvent l’effet psychologique de ces expressions sur notre quotidien et sur notre environnement.

Focus sur les villes d’Afrique noire : au Cameroun en particulier.

En regardant quelques films et clips vidéo tournés dans les quartiers des villes Africaines, vous constaterez un point commun, l’état des routes et du milieu très souvent sales. Regardez quelques films Nigérians, Ghanéens ou même Ivoiriens : les quartiers se ressemblent. Saletés en pleine route, habitats lugubres et mal entretenus, personnages sales pour ne citer que ces clichés. C’est pareil au Congo, en Centrafrique et au Cameroun. Parlant du Cameroun, je suis bien placé pour vous dire que l’insalubrité est un fléau dans nos villes (excepté quelques quartiers résidentiels). Excusez-moi, mais nous vivons comme des cochons. Nous avons pris l’habitude de ne pas entretenir notre environnement, notamment les lieux publics, manque de citoyenneté  et d’éducation sociale. Cela concerne presque tous les âges et couches. Nous vivons la psychose de la négligence et de la saleté.

Bordure de route et caniveau dans un quartier de Douala encombré de saleté
Bordure de route et caniveau dans un quartier de Douala encombré de saleté

Clichés dérisoires, comportements laxistes #WANDA

Vous serez étonnés (ou peut-être pas) de voir des déchets a chaque pas que vous ferez à tel point que, dans certains lieux, les déchets de toute nature ne font plus qu’une matière  avec le sol. Demandez à mes frères, pourquoi ils jettent leurs lotus, leurs bouteilles de jus,  emballages, épluchures et reste de fruits, bouchons de bière, câbles, fers, boites,  habits et toute sorte de déchet non usuel  sur place ? Où qu’ils soient ? Vous aurez des réponses comme : Ça fait quoi ? Je suis le seul à jeter ? Que je ne jette pas ça va changer quoi ? Hysacam est là pourquoi ? C’est ma maison ? On a toujours vécu comme cela. Ou encore le fameux « La saleté ne tue pas l’homme noir ». Oui! comme vous constatez que les réponses sont de plusieurs ordres et implications. Ceci relève autant, du rôle des institutions, des éducateurs, que des citoyens.

Vous serez surpris d’arriver dans des universités et constater le taux de saleté ambiant, et dire que chacun là-bas est sensé avoir déjà un BAC et avoir fait des cours de morale et d’éducation civique. On se demande bien de quelle éducation il s’agit !

Allez dans les marchés, ou des commerçants(es) vendent près des poubelles, libèrent leur débris  sur place, font leurs besoins à proximité et reviennent le lendemain s’y installer sans nettoyer.

Dans les zones où il y a des bars, c’est grave, les passages public a proximité ont des odeurs de fosses et si vous y passez, l’acide de l’urine en plus de vous donner de la nausée, irrite vos yeux. Le drame, c’est que personne ne nettoie, mais personne ne s’en plaint.

Dans certains quartiers, il arrive que des personnes balaient et nettoient leur devanture puis portent les déchets pour les verser sur la route. Et cela est de connivence, car les voisins font pareil. Ce sont ces mêmes saletés qui, le lendemain, bouchent les fosses et les drains et nuisent à la circulation des eaux en temps de pluie.

Il y a des comportements vraiment décalés. Allez devant un bac à ordure, certains ne se gênent pas, ils versent leur poubelle tout a côté au lieu de verser à l’intérieur ! D’’autres les ont même transformé en toilettes publiques. Personne ne se soucie du sort des braves gens qui font le travail d’assainissement au quotidien et qui sont exposés à tout genre de risque. Allez voir pour quel salaire en plus !

Parfois vous arrivez dans des services publics et vous serez surpris de voir la gouvernance que l’insalubrité impose. Personne ne se gêne, car de toute façon ce n’est pas là qu’ils habitent (c’est bête car ils y passent quand même plus de la moitié de leur journée).

Le manque d’hygiène est pertinemment remarquable, vous observerez de nombreux commerçants se mouchant ou touchant des objets souillés avec leurs mains, puis venir vous servir sans les nettoyer. Certains exposent des marchandises nutritionnelles sensibles à la merci des échappements des gaz, des poussières, des mains d’origine douteuse. C’est le cas de certains vendeurs, de fruits, de beignets, de viande braisée, de Chawarma qu’ils soient ambulants ou sédentaires. A cela j’ajouterai aussi la façon dont sont entretenus les contenants (plats, marmites, assiettes, louches, cuillères, couverts) des nourritures que nous achetons pour nous gaver.

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Impact : la saleté détruit, tue l’homme noir

Vous vous posez encore la question sur l’origine du paludisme, des maladies respiratoires, dysenteries, dartres et toutes ces autres maladies ? L’origine des inondations dans certaines zones ? De la présence des mouches et moustiques autour de nous ? De la chaleur de plus en plus intense que nous subissons ces temps et du dérèglement climatique que nous vivons dernièrement ? Pourquoi les gens crachent à chaque mètre que vous faites ?

Les eaux de nos puits sont souillées car elles subissent les effets du mariage avec les déchets et l’air est pollué, de plus il y la poussière qu’absorbent les habits que nous séchons au soleil et les eaux usées dans lesquelles nous marchons. Les inondations permanentes déclarées à Douala à cause des caniveaux bouchés par des quantités énormes de plastiques et déchets variés ne sont  qu’un cas parmi tant d’autres. Nous contribuons à notre propre inconfort. On ne peut pas honnêtement attendre que l’État fasse tout, même si sa responsabilité est grande. Mais on dirait qu’il y a une satisfaction à vivre comme des animaux… excusez le terme, car nous mangeons à l’endroit où nous faisons nos besoins.

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Bac a ordure a Douala

Solutionner le problème pour des villes propres

Il faut reconnaître que l’aménagement des quartiers et leur manque de construction (notamment les routes secondaires) participe à cette machine insalubre, car, en effet une bonne partie de nos quartiers sont construits anarchiquement et manquent de route, malgré le trafic des véhicules entraînant l’érosion. Cela conduit à la présence des marres et flaques d’eau. Notons aussi, l’absence d’une communication réelle et une sensibilisation accentuée  auprès des populations, c’est le rôle des communautés urbaines et mairies départementales, des ministères de la santé publique, de l’aménagement territorial, de l’éducation, de la communication qui doivent travailler de connivence pour pallier au problème d’insalubrité qui est devenu un fléau au Cameroun et dans certains pays d’Afrique.

Non au laxisme… Des toilettes publiques pour tous, des bacs à ordures et poubelles tous les 100 m2, des campagnes de proximité stratégiques, méthodiques et surtout suivies. Voilà le rôle que devrait jouer nos administrateurs, sans oublier des sanctions pour les citoyens lorsqu’il y a écart de comportement.Voilà qui n’est pas fait. Aussi vrai les grands axes et carrefours de Douala sont nettoyés chaque soir par les agents de HYSACAM  (Société publique en charge de l’hygiène et la salubrité au Cameroun), vous serez déçus de constater qu’après 06h  du matin, c’est à nouveau le bordel.

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Agennt hysacam remettant les ordures dans le bac

Quant aux populations, il faut prendre conscience des dangers de l’insalubrité, cela passe par l’éducation des parents aux enfants et les investissements humains dans les quartiers.

Nous devons apprendre à ne plus balancer tout ce qui nous échappe de la main n’ importe où. Ce n’est pas tuant de garder ses déchets et d’attendre de voir une poubelle pour s’en débarrasser. Et si chacun s’y met, vous verrez bien que les villes seront de plus en plus propres.

Faisons preuve de respect et allégeons la tache aux agents d’assainissement. Adoptons une meilleure mentalité. Évitons de faire les besoins partout, moins de cochonnerie, plus de civisme. Cela nous aidera à être mieux épanouis en société.

Comptez les morts, examinez l’origine de certains décès par maladie, vous constaterez que ces maladies proviennent quelques fois du contact avec les saletés. L’espérance de vie diminue en Afrique, à quoi pensez-vous que cela est dû ? C’est bien à cause de la fragilité physionomique des corps qui n’ont progressivement plus la même résistance car ils sont exposés à la condition lugubre dans laquelle nous vivons.

Chacun a son rôle à jouer. Il ne suffit pas d’être bien sapé et parfumé pour dire que l’on est propre. Ne dites plus non, ne faites plus le passif, car en fait la saleté ne tue pas l’homme noir, elle le rabaisse, l’animalise, le détruit, à petit feu  grand feu, au  fil temps. Voilà comment des citations populaires contribuent à la décadence sociale de tout un peuple.


Cameroun : Quand la mort fait du buzz !!!

Les Camerounais ont de nombreuses réputations parmi lesquelles, la convivialité et l’accueil, mais aussi la compassion. Bon… je ne vous rappellerai pas que mon Mboa tout comme les autres pays du continent Africain, notamment en zone francophone, vie l’époque de l’émergence du numérique. Les Africains s’approprient de plus en plus l’outil internet et ses fonctionnalités, vous n’avez qu’à voir l’activité qui pilule au Cameroun sur les réseaux sociaux (Facebook, what’sapp et twitter en particulier) et cela malgré le faible taux de pénétration de l’internet. Oui ! nous discutons, échangeons sur divers sujets, et je peux vous dire que dans le village tout-connecté 237, aucun Buzz ne nous échappe plus. Pas besoin d’être journaliste pour servir ou diffuser l’information et même lui donner une ligne éditoriale.

Venons au vif de cet article « Quand la mort fait du buzz ». Ces derniers temps au Cameroun, la vitesse de diffusion et l’accès à l’information croissent de façon exponentielle. Aucune information actuelle majeure n’échappe l’attention. Aussi vrai que mes frères et sœurs ont en général, leurs préférences en fonction de leurs sensibilités. Une chose bizarre, c’est que rien ne court aussi vite que les informations sur la mort, que ce soit  : Une nouvelle  musique, un fait divers quelconque, un match de foot barça- Real, le buzz d’ Eto’o ou le discours de notre père ( S E M. le Président Paul BIYA), On peut dernièrement recenser  quelques cas : L’attaque de Boko haram à Maroua , Les attentats du grand Bassam, La mort de Monique Koumatekel, le suicide d’un jeune-homme à Mahima (Douala),  le décès de Papa Wemba et le récent décès du jeune Footballeur Patrick Ekeng.

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Les réactions des Camerounais sur les réseaux sociaux lorsqu’il y’a mort

L’on remarque pendant tous ces événements mortuaires, une viralité accentuée dans la webosphère Camerounaise. Très souvent, tout part d’une source anonyme (Un utilisateur quelconque Camerounais ) qui a eu le SCOOP par la télévision, soit par un proche crédible qui vient de l’informer ou alors il peut l’avoir personnellement vécu. Cela est parfois accompagné d’une photo ou une vidéo servant de preuve. Après, c’est bientôt des relais et des recherches qui vont être engagées par ceux qui obtiennent l’information ( En fait, les Camerounais sont de très bons investigateurs). Une heure après  la diffusion de la source anonyme, on constate une propagation de la nouvelle avec des descriptions des faits généralement différentes. Allez un peu sur Whats’app en ce moment là. Si vous êtes dans 10 groupes differents, vous aurez la même photo dramatique au moins 10 fois dans votre téléphone, voir plus. Ensuite, ça passe à des captures d’écrans venant d’un site, de la page facebook, du compte twitter d’une personnalité ou d’un média crédibles. Ceci dans l’optique d’appuyer l’information donnée. Certains font même des « voice note » depuis une radio et des photos de leurs télévisions. Quatre heures après la nouvelle, vous verrez que sur Facebook, des visuels de soutien ont déjà été confectionnés et sont postés sur des pages et certains en font même leurs photos de profil, sur what’sapp ce sont des débats infinis durant lesquels chacun justifie sa version des faits. Pendant ce temps allez sur Twitter, tout le monde retwette les post relatifs à l’événement malheureux. Et encore il y’en a qui manifestent leur compassion, en utilisant une hastag #RIP…

Et quand vous verrez les commentaires, c’est très souvent « Il était », « il auraient pu », « Je suis profondément touché », « Tu resteras à jamais », « Force à toi » , « Adieu … » et des « Je suis… ». Certains postent même des photos avec le défunt qu’il soit Camerounais ou non. Des community managers sautent sur l’occasion pour attirer les regards de quelques internautes, en personnalisant la mort dans un visuel portant un message du genre « Nous soutenons… #Rip… ».

Durant les trois jours qui suivent le décès ou un cas du genre, les Camerounais ne s’arrêtent pas et ne parlent que de cette tragédie, que ce soit la presse ou le public. Certains vont même jusqu’à donner les informations que les concernés ou les membres proches n’ont pas encore. Vous verrez des post comme : « Le président rend hommage… », « le père ou la femme de… est « , »l’enterrement de… aura lieu… ». Ils vont même jusqu’à te dire « en direct de… »). Après le décès de Papa Wemba, il fallait voir le dynamisme des Kamers sur la toile. Les tweets n’en finissaient à tel point qu’on croirait qu’il était Camerounais. Oui ! Je sais ! Ça laisse croire que les Camerounais se mobilisent vraiment quand il y’a deuil ou alors tout simplement qu’ils aiment les deuils. Mais quel qu’en soit le cas, ce n’est pas vraiment faux, il suffit de voir comment un deuil s’organise chez nous et comment les personnes éprouvées sont assistées. A vrai dire l’engouement d’un deuil au Cameroun est vraiment plus accentuée qu’ailleurs. Au final, ce n’est pas uniquement une affaire de réseaux sociaux , mes frères et sœurs sont sensibles aux nouvelles de mort. Non pas parce que cela leur plaît, mais, surtout parce que cela fait partie de nos habitudes de soutenir les personnes éprouvées ayant perdues un proche, qu’ils soient Camerounais ou pas. Nous accompagnons ceux que nous aimons, ceux que nous affectionnons et compatissons à la douleur de l’autre.


4500 caractères pour une sélection Mondoblog

Je me présente, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Atome ( En fait, on m’appelle ainsi). Je suis un jeune Camerounais… mais je ne vais pas vous faire tout ce récit car je l’ai déjà fait dans le menu  « Qui suis-je? ». Vous pouvez en savoir plus sur moi  en cliquant ICI. J’aimerai partager avec vous (Parce que ce blog est destiné au partage, à l’opinion et à la contribution) l’expérience que j’ai vécu avant d’être sélectionné en tant que Mondoblogueur et surtout ce qui m’a permis de l’être. J’aurai vraiment pu passer à côté de la plaque, mais d’une maladresse, j’ai réussi à me corriger.

En effet, j’ai eu vent du concours il y’a quelques mois par les antennes de la Radio RFI. Jusque là, j’étais vraiment peu motivé car j’avais déjà une blog (sur la musique urbaine Camerounaise) qui se porte plutôt bien. Vous pouvez lire mes articles sur la musique en cliquant sur le menu « Mboa music ». Je me demandais bien qu’est ce que ça m’apportera d’être sur Mondoblog.

Quelques semaines après, c’était au mois de Janvier 2016. Je reçois une message  d’un ami sur What’sapp accompagné du lien d’inscription au concours. Ce message de Davy Lessouga ( Manager de l’artiste Franko) disait « Tu devrais participer, je crois que tu as toutes les chances d’être sélectionné ». Cela m’a interpellé une fois de plus et je me suis dit qu’en effet je ne perd rien. J’ai donc visité la plateforme et elle m’a semblé assez crédible et utile pour compléter mes connaissances.

Parmi les trois thèmes proposés, j’ai choisi « Notre première rencontre ». Sur le libellé, il fallait être créatif, surprendre le jury et ne pas dépasser 4500 caractères.Les candidatures devant être déposées avant le 31 mars. J’avais du temps. J’ai donc trouvé un idée pour écrire mon texte: parler de ma première rencontre avec ma passion (Le Rap) que j’allais personnifier. Le 15 mars, j’ai écrit un texte d’environ 4000 mots (Et non caractères comme cela a été prescrit). Je n’avais en effet pas bien lu, et c’est le 30 mars , la veille du dépôt que je reviens finir mon texte après l’avoir fait lire à quelques proches. Le 31 mars au moment de déposer mon texte, il m’est indiqué qu’il est plus long que la prescription demandée. C’est ainsi que je constate mon erreur : j’ai produit 4000 mots au lieu de 4000 caractères. C’était pratiquement dix fois plus… je me suis donc mis à la contraction vu que je n’avais plus de temps et que c’était le dernier délai. J’ai tronçonné le texte plus de 10 fois de suite en essayant tant bien que mal de le faire garder son sens (souvenir de mes cours de contraction de textes en classe de Seconde). Opération qui me prit plus d’heure et finalement j’ai obtenu un peu plus de 4000 caractères.

Le 13 avril 2016, bonne nouvelle! je reçois un mail me confirmant que j’ai été sélectionné pour la saison 5 de Mondoblog; et mieux encore dans la première phase. Pour vous dire la vérité, je ne crois pas qu’avec le texte de 4000 mots cela se serait fait. Je suis donc comme de nombreux autres jeunes Africains, Mondoblogueur. Pour moi c’est un nouveau défi car je vais devoir aborder des sujets et thématiques autres que mon domaine de prédilection, la musique. J’espère et je sais que je serai  à la hauteur.

Email reçu après sélection au Concours Mondoblog
Email reçu après sélection au Concours Mondoblog

Pour finir j’aimerai sans vraiment vouloir être trop long partager avec vous le texte qui m’a valu cette sélection. Laissez votre avis. Merci

Première rencontre avec une passion, le Rap

Durant mon enfance, nos regards se sont souvent croisés, quelques soupçons de lui semblaient faire plaisir à mon tympan. Le Rap me faisait des clins d’œil comme s’il cherchait à nouer une amitié avec moi. Aussi loin que je me souvienne, le premier auquel j’ai positivement réagi était lorsque j’avais environ 05 ans, il était à cette époque sous une forme qui m’accrochait : c’était la chanson « I like that move it  » du groupe Real to real. A cette époque, dans notre jargon on appelait ce type de morceaux « les chansons des Yor », on confondait cela au Rap à cause de la ressemblance des styles. Ma première rencontre réelle avec le Rap a eu lieu il y’a bientôt 10 ans, après l’un de ses nombreux clins d’œil, j’ai décidé d’aller vers lui pour discuter. Notre conversation fut très familière.

Moi : Je t’ai souvent croisé et je voyais tes interpellations, mais j’ignorais que tu avais autant de vertus.

Le Rap : Tu sais, on ne m’adopte pas facilement. En général, les gens se font de mauvaises idées sur moi.

Moi : Justement, parlant d’idées, moi je te voyais à la télé avec des rappeurs portant de gros habits, qui semblaient ne pas dire grand-chose et mettaient dans leurs clips des filles nues, pourquoi acceptes- tu d’être ainsi utilisé ?

Le Rap : Tu sais, l’homme a ses défauts, moi je ne suis qu’un art, je me prête involontairement à des idéologies qui ne fédèrent pas tout le monde. Le tord ne me revient pas, la preuve, ce ne sont pas tous les Rap qui ont ce profil.

Moi : Je constate que tu existes en plusieurs registres. Je suis quelque peu perdu.

Le Rap : Oui, tu as raison, entre Rap hardcore, Rap ganster, Rap conscient, Rap puriste et bien d’autres, tu me verras nommé; va sur le net, je suis sûr que tu en sauras plus.

Moi : Bien ! Et pour toi, qu’est ce que le bon Rap ? Du moins, quand est-ce que tu te définis comme bon ?

Le Rap : Comme je t’ai dit je suis neutre, ce sont les hommes m’apprécient selon leurs connaissances.

Toutefois, je te proposerai d’écouter les premiers rappeurs, tels que Iam en France et peut-être aux Etats-Unis Ice cube, Llcool J, Nas, Tupac.

Moi : Okay ! Je le ferai. J’aimerai aussi que les gens te découvrent comme je t’ai découvert, je les ferai écouter.

Le Rap : Merci ! Mais, je te préviens, ne t’attend pas à ce qu’ils accrochent leurs oreilles dessus au premier coup, surtout en Afrique où tu vis.

Moi : Oui je comprend, ici tu n’es pas une musique de premier choix. Mais je connais des morceaux de Rap Camerounais qu’on aime tels que « Jamais  » de Krotal ou « Si tu vois ma go  » de Koppo.

Le Rap : Peut-être d’ici quelques années je serai aussi présent au Cameroun que je le suis aujourd’hui en France.

Moi : Je l’espère mais, peux-tu avoir un profil Africain ? Avec du Makossa, ou du Bikutsi et des codes de chez nous comme le pidgin ou le  » Camfranglais », et même avec notre ton ?

Le Rap : Oui ! Comme je t’ai dit, je suis une musique qu’on peut mouler. Le Rap Africain n’est pas obligé de ressembler aux autres Rap. D’ailleurs, cherche à écouter des artistes comme Krotal, Aksang grave, Négrissim de ton pays, tu comprendras.

Moi : D’accord !

Le Rap : je vais te dire un secret : « ton identité est le véritable pilier de ton art, la vérité, les valeurs originelles et les bonnes prises de position sont à la racine du talent de ceux qui m’honorent réellement »

Moi : C’est bien compris, que dois-je donc faire si je veux rapper ? Crois-tu que j’ai du talent ?

Le Rap : Oui ! Mais fais attention, parce que si tu me choisis, tu choisis le camp des marginaux,la longue route et aussi le chemin des tentations nombreuses.

Moi : J’ai toujours voulu partager ma vie, Je crois que tu en es le moyen parfait. Hélas ! Je ne connais pas grand-chose en musique.

Le Rap : C’est pour cela qu’il va te falloir apprendre à écrire les rimes, travailler ton flow … Ça prendra du temps.

Moi : Je suis enthousiaste, je me lance. Désormais, je me mets à l’école du Rap. Je demanderai à Dieu de me guider dans cette quête. Enchanté d’avoir fait ta connaissance.

Le Rap : Merci mon cher ! Je me sens honoré et je ne peux que te dire «bonne chance». A très bientôt !

C’est ainsi que s’acheva ma première rencontre avec ma passion, le Rap est devenu un acolyte inséparable avec qui je traîne, j’échange, et surtout grâce à qui je m’exprime et je partage.